| | mardi 27 mai 2025 | La lettre politique de Mediapart est publiée chaque début de semaine. Retrouvez nos partis pris, notre sélection d’articles à ne pas manquer, des décryptages inédits, un suivi des débats parlementaires, et une plongée dans la vie des idées.
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Après la sortie de Karim Bouamrane, maire de Saint-Ouen (Seine-Saint-Denis) et soutien de Nicolas Mayer-Rossignol – qui a déclaré en meeting : « J’ai dit à Éric Coquerel, si tu viens nous emmerder, de un on va te défoncer et ensuite on gagnera la circo » –, elle passerait même pour caricaturale. Pourtant c’est le sort de la gauche qui se joue en partie à ce congrès. Si Olivier Faure échoue à se faire réélire, lors du vote qui aura lieu le 5 juin, et que la ligne identitaire de l’édile rouennais l’emporte, l’horizon d’une primaire se sera définitivement éloigné. Et le fantasme de l’hégémonie aura repris le contrôle d’un appareil socialiste à la mémoire très courte – coucou le 1,75 % d’Anne Hidalgo. Le résultat donnera un indicateur du souci que les unitaires ont à se faire. La perspective d’une candidature commune n’a déjà pas besoin de ça. L’idée a certes fait son chemin depuis que trois écologistes ont appelé à une primaire de la gauche dans Mediapart en avril. François Ruffin s’est dit favorable à un tel scrutin dans Libération, se sentant prêt à l’emporter. Mais Raphaël Glucksmann a assuré dans la foulée qu’il n’y participerait pas, pour le plus grand bonheur des Insoumis, qui y sont également opposés. Un collectif de maires de gauche a bien tenté une réplique dans une tribune, mais déjà, l’idée est plombée – alors qu’elle commence à travailler la droite, elle aussi en recomposition. Est-ce à dire qu’une nouvelle fois, les électeurs et électrices de gauche devront faire avec des partis divisés, incapables de prendre acte de la réalité de leur faiblesse et faisant payer le prix de leur sectarisme au plus grand nombre ? L’histoire peut toujours recommencer. | Partager |  | | | | | | 15 jours pour 1€ seulement | | | | | | 15 jours pour 1€ seulement | | | | | Décryptage. Le RN perd encore une partielle | Les visites de soutien de Jordan Bardella et Éric Ciotti n’auront pas suffi. Le député sortant du Rassemblement national (RN) Arnaud Sanvert a perdu l’élection législative partielle en Saône-et-Loire, face au candidat de droite Sébastien Martin, ancien membre du parti Les Républicains (LR). Celui-ci était soutenu par un large front républicain, les candidats insoumis et socialiste battus ayant appelé à voter pour lui. En 2024, Arnaud Sanvert avait gagné à la faveur d’une triangulaire, le maire de Chalon-sur-Saône Gilles Platret s’étant maintenu au deuxième tour. C’est la deuxième fois en quelques mois que le RN perd un siège lors d’une législative partielle. Le parti avait déjà laissé filer en décembre 2024 la 1re circonscription des Ardennes après la démission de Flavien Termet. Le RN a également exclu de son groupe deux autres député·es : Christine Engrand, pour l’utilisation abusive de son enveloppe de frais de mandat, et Daniel Grenon, pour ses propos racistes sur les Français binationaux. | | | | | L’élection de Bruno Retailleau à la tête du parti Les Républicains a réveillé tous les partisans d’une grande alliance de la droite à l’extrême droite pour prendre le pouvoir. Une hypothèse qui se heurte au refus du Rassemblement national et aux querelles de partis. | | | | | Fin de vie : le compte à rebours est lancé | L’élection présidentielle a lieu dans deux ans, mais le chronomètre parlementaire est déjà lancé. Mis au vote une première fois mardi 27 mai à l’Assemblée nationale, les projets de loi sur la fin de vie pourraient ne pas terminer leur navette avant la campagne de 2027. Dans La Tribune Dimanche, Catherine Vautrin, la ministre de la santé en charge du dossier, assure que « c’est encore possible ». Mais des doutes planent au sommet de l’État sur la volonté du Sénat, réputé hostile aux textes, de les mettre à l’agenda cet automne. « C’est une forte attente des Français », souligne la ministre, comme pour presser Gérard Larcher, le président LR de la chambre haute. À l’Élysée, Emmanuel Macron a fait plancher ses équipes sur les contours d’un référendum qui permettrait de contourner le blocage parlementaire en 2026. | | | | | | La phrase de la semaine | « Dans le bloc central, on en vient à porter les discours de la droite, voire de l’extrême droite. » Le président du groupe MoDem a sorti la sulfateuse. Dans La Tribune Dimanche, Marc Fesneau a vivement critiqué la proposition de l’ancien premier ministre et patron des député·es Ensemble pour la République (EPR), Gabriel Attal, d’interdire le voile pour les mineures de moins de 15 ans dans l’espace public. Dénonçant une « surenchère croissante sur les sujets régaliens » qui « vient stigmatiser, antagoniser, fracturer » et qui le « gêne beaucoup » – « je ne suis pas le seul », a-t-il ajouté –, l’ancien ministre de l’agriculture a même évoqué une « forme de trahison du projet d’Emmanuel Macron ». « La promesse initiale était alors l’éloge de la pondération, du rassemblement, de la réconciliation », a-t-il rappelé. Osera-t-on lui souffler que personne n’y croit plus depuis longtemps ? | | | | | | | Par À l’air libre | Le milliardaire Pierre-Édouard Stérin a refusé mardi 20 mai, pour la troisième fois, de se rendre à sa convocation devant une commission d’enquête de l’Assemblée nationale. Dans «À l’air libre», enquête sur l’entrepreneur ultraconservateur qui, avec le projet Périclès, consacre une partie de sa fortune à la «victoire» politique et culturelle de l’extrême droite. | | | | | | Dans le Club Les lecteurs et lectrices prennent la parole | | | | | | | Lorsque l’État se met à soupçonner non plus ce qu’un individu fait, mais ce qu’il est, alors il cesse d’être protecteur pour devenir gestionnaire de périls. L’ennemi de la République n’est pas un imam conférencier. Ce n’est pas une enseignante en histoire-géographie. Ce n’est pas une cheffe de service en hôpital public. Ce n’est pas un élu associatif à prénom arabe. L’ennemi de la République, c’est celui qui, au nom d’elle, en dévoie le sens. Par Yazid Sabeg, Ancien Commissaire à la Diversité et à l’Égalité des Chances. | | | | | | | Vous examinez actuellement la proposition de loi relative à « l’aide à mourir ». Par cette lettre ouverte, nous vous saisissons en tant que collectifs et associations de personnes handicapées, de personnes valides, membres de la société civile et soignant·es, engagé·es comme vous à gauche, afin de vous alerter devant l’extrême dangerosité de ce texte. | | | | | | | Dans un sondage, « redresser » les résultats sonne comme une entourloupe. Manipulation statistique ? Détournement partisan ? Et pourtant, c’est un des outils les plus rigoureux qu’on ait pour corriger certains biais. À condition de bien comprendre ce qu’il fait… et ce qu’il ne peut pas faire. Un billet de blog suite à la commission d'enquête sur les sondages | | | | | | Par Méline Pulliat (Rue89Lyon) | | | Le député auvergnat a été largement balayé par Bruno Retailleau lors du congrès du parti Les Républicains. Cette défaite retarde encore les ambitions présidentielles de celui qui avait pourtant tout fait pour accentuer sa droitisation. Elle signe aussi sa perte d’influence locale. | | | | | Erratum | Une erreur s’est glissée dans votre newsletter politique la semaine dernière : les propos attribués à Manuel Valls ne concernaient pas Gérald Darmanin, mais Laurent Wauquiez. | | | | | | | 15 jours pour 1€ seulement | Soutenez Mediapart | Nos investigations, vidéos et analyses ne sont possibles que grâce aux contributions de nos abonné·es. Soutenez le premier quotidien en ligne 100% indépendant ! | | À la fin de la période de découverte, l'abonnement est reconduit au tarif classique. Offre résiliable en ligne à tout moment. | | | | | 15 jours pour 1€ seulement | Soutenez de nouveau Mediapart | Nos investigations, vidéos et analyses ne sont possibles que grâce aux contributions de nos abonné·es. Soutenez de nouveau le premier quotidien en ligne 100% indépendant ! | | À la fin de la période de découverte, l'abonnement est reconduit au tarif classique. 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