Les professionnels de l'immobilier sont unanimes : une sévère décrue est amorcée depuis plusieurs mois partout en France. En cause, la remontée des taux d'intérêt des banques centrales qui ont durci et fermé progressivement les conditions d'accès aux prêts immobiliers. Résultat,
les faillites d'agence se multiplient. Entre mai 2022 et avril 2023, ce sont ainsi quelque 528 agences immobilières, sur les plus de 43.000 réparties dans l'Hexagone, qui ont mis la clé sous la porte ou ont été placées en redressement. Sur le front des prix, ceux de l'ancien ont reculé de 0,2% au premier trimestre 2023, selon l'indice Notaires-Insee.
C’est la première baisse enregistrée d'un trimestre à l'autre depuis juin 2015. Pour la Fédération nationale de l’immobilier (Fnaim), le constat est encore plus noir : en juin, la fédération a constaté une chute de 15% des transactions immobilières sur un an,
« soit la deuxième plus forte baisse annuelle des ventes depuis 1990 ». Ainsi, la Fnaim s'attend à une chute de 5% de la moyenne des prix en 2023 et même de 6 à 7% pour celui des maisons. En prenant en compte l'inflation estimée à 5% pour le restant de l'année, la fédération estime la baisse du capital immobilier des Français à 10% en 2023 et
« cette dynamique va se poursuivre en 2024 ».
En parallèle, le gouvernement vient de présenter
ses conclusions du Conseil national de la refondation (CNR) lié au Logement. Après six mois de concertation, les professionnels espéraient un plan à la hauteur de la crise. Mais les réponses apportées par la Première ministre Elisabeth Borne ne les ont pas convaincus.
Même les maires, en première ligne sur l'octroi des permis, restent sur leur faim et attendent des réponses économiques et financières concrètes de la part de l'exécutif.
Les vents contraires sur le marché immobilier ne font donc que commencer à souffler.
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